FFF : Equipe de France, Jouanno reprise de volée
Cela faisait presque trop longtemps qu'on n'avait plus entendu parler de Knysna. Depuis quelques jours, la nouvelle Ministre des Sports, Chantal Jouanno, et les principaux décideurs de la FFF (Fédération française de football), s'échangent des amabilités par voies de presse interposées. Plus de sept mois après le fiasco de l'équipe de France en Afrique du Sud, et alors que Laurent Blanc tente d'édifier un avenir aux Bleus, le débat perdure...
"Indépendamment de leurs qualités, qu'ils reviennent serait inadmissible!". Par cette phrase, prononcée dans L'Equipe le 29 janvier, Chantal Jouanno, la Ministre des Sports, a déclenché une nouvelle tempête. Répondant à Fernand Duchaussoy, le président par intérim de la FFF (Fédération française de football), qui ne fermait pas la porte aux retours en équipe de France de deux anciens bannis de Knysna, Patrice Evra et Franck Ribéry, la nouvelle arrivée au sein du 3e gouvernement de François Fillon a fait ressurgir de vieux démons que beaucoup ont encore bien du mal à enterrer.
L'UNFP l'a en travers
"Je ne comprends pas qu'on laisse entendre que les meneurs de la fronde en Afrique du Sud puissent être réintégrés", s'indignait-elle, faisant notamment référence à ce fameux épisode du bus qui avait jeté l'opprobre sur les Bleus, l'été dernier, lors de la Coupe du monde 2010. Ce à quoi le successeur de Jean-Pierre Escalettes s'était empressé de rétorquer, à propos du Mancunien principalement, le feu follet du Bayern Munich étant blessé et donc forfait pour le match amical face au Brésil le 9 février: "Il a purgé sa peine. Si l'entraîneur juge qu'il en a besoin, il le reprend. Il n'y a pas de double peine. Cela n'existe pas dans le football. Je pense que si Franck Ribéry n'avait pas été blessé, il aurait probablement été sélectionné aussi après ses trois matches de suspension"
Bien décidé à ne pas se laisser marcher sur les pieds par cette ancienne championne de France par équipe de karaté, Fernand Duchaussoy a également pu s'appuyer sur un soutien de taille, matérialisé par l'UNFP (Union nationale des footballeurs professionnels), qui s'est fendue d'un communiqué pour le moins acide à l'attention de Chantal Jouanno. La Ministre des Sports, qui insistait sur le fait qu'"on ne peut pas faire honte à la France et prétendre ensuite rejouer en équipe de France", en a pris pour son grade. "Evra et Ribéry ne sont pas plus coupables que tous ceux qui ont refusé de s'entraîner à Krysna, ce dimanche-là, et que si sanctions il devait y avoir, elles auraient dû frapper l'ensemble des sélectionnés et non quelques-uns d'entre eux", note le syndicat. "Enfin, faut-il rappeler à Mme Jouanno qu'en France, une fois sa peine purgée, on a payé sa dette envers la société? Madame la Ministre des Sports ne semble pas être de cet avis. L'UNFP s'étonne, dès lors, qu'elle puisse siéger au Conseil des ministres à quelques pas d'Alain Juppé, par exemple, condamné à 14 mois de prison avec sursis et à un an d'inéligibilité en 2004 pour "prise illégale d'intérêt"... Comme le maire de Bordeaux, ministre de la Défense, Patrice Evra et Franck Ribéry ont été inéligibles. Ils ne le sont plus. Ce qui vaut pour l'un vaut, justement, pour les autres".
Le parallèle politique-sport
Dans la foulée, Frédéric Thiriez, le président de la LFP, mais également Guy Roux, sont montés au créneau pour s'insurger devant une telle prise de position de la Ministre. "Il n'est pas du tout anormal qu'un ministre des Sports donne son opinion sur les problèmes qui intéressent le sport. Cela étant, je rappelle tout de même que c'est au sélectionneur Laurent Blanc, en lequel j'ai une totale confiance, de savoir quelle est la meilleure équipe au meilleur moment", s'étonnait ainsi le dirigeant à la moustache si singulière.
A peine entrée en fonction, Chantal Jouanno a donc provoqué l'ire de tout le milieu du ballon rond à son encontre, même si cette dernière ne s'est pas faite priée pour en rajouter une petite couche, dimanche soir, sur Canal+. "C'est juste une question de principe et de valeurs. La nouvelle fédération de football était là pour remettre les choses dans l'ordre, dans le droit chemin. Ils ont constaté qu'après le drame en Afrique du Sud, ils ont perdu plus de 8% de licenciés. C'est parce que justement, ils n'ont pas représenté ces valeurs. Remettons les choses dans l'ordre. Faire ce genre de déclarations, de la part du président de la Fédération française de football, je trouve que c'est se tirer une balle dans le pied et surtout tirer une balle dans le pied du sport français et du football tout particulièrement. Nous avons de très beaux talents en France qui n'ont pas sali l'image de la France. Donnons leur leur chance", a ainsi déclaré l'ancienne Secrétaire d'Etat chargé de l'Ecologie.
Pression sur Laurent Blanc?
Voilà donc le fiasco de Knysna remis au goût du jour, et ce alors que Laurent Blanc, propulsé à la tête des Bleus pour tout changer après le (trop) long règne de Raymond Domenech, se démène pour ne plus entendre parler de cette sombre affaire. Reste à savoir dans quel intérêt Chantal Jouanno a décidé de prendre ainsi position sur un problème sportif avant tout, puisque la principale intéressée le reconnaît elle-même: "A part dénoncer, je ne peux rien faire". Mais alors pourquoi s'être donné la peine de relancer le débat?
Pour mettre la pression sur Laurent Blanc, qui doit dévoiler ce jeudi la liste des joueurs appelés à défier la Seleçao en match amical, au Stade de France, le 9 février prochain? Difficile à croire dans la mesure où le "Président" a notamment bien fait comprendre, lors de sa prise de pouvoir, qu'il ne supporterait aucune intrusion de la part des dirigeants de la FFF dans ses choix sportifs. Alors une Ministre des Sports...
"Indépendamment de leurs qualités, qu'ils reviennent serait inadmissible!". Par cette phrase, prononcée dans L'Equipe le 29 janvier, Chantal Jouanno, la Ministre des Sports, a déclenché une nouvelle tempête. Répondant à Fernand Duchaussoy, le président par intérim de la FFF (Fédération française de football), qui ne fermait pas la porte aux retours en équipe de France de deux anciens bannis de Knysna, Patrice Evra et Franck Ribéry, la nouvelle arrivée au sein du 3e gouvernement de François Fillon a fait ressurgir de vieux démons que beaucoup ont encore bien du mal à enterrer.
L'UNFP l'a en travers
"Je ne comprends pas qu'on laisse entendre que les meneurs de la fronde en Afrique du Sud puissent être réintégrés", s'indignait-elle, faisant notamment référence à ce fameux épisode du bus qui avait jeté l'opprobre sur les Bleus, l'été dernier, lors de la Coupe du monde 2010. Ce à quoi le successeur de Jean-Pierre Escalettes s'était empressé de rétorquer, à propos du Mancunien principalement, le feu follet du Bayern Munich étant blessé et donc forfait pour le match amical face au Brésil le 9 février: "Il a purgé sa peine. Si l'entraîneur juge qu'il en a besoin, il le reprend. Il n'y a pas de double peine. Cela n'existe pas dans le football. Je pense que si Franck Ribéry n'avait pas été blessé, il aurait probablement été sélectionné aussi après ses trois matches de suspension"
Bien décidé à ne pas se laisser marcher sur les pieds par cette ancienne championne de France par équipe de karaté, Fernand Duchaussoy a également pu s'appuyer sur un soutien de taille, matérialisé par l'UNFP (Union nationale des footballeurs professionnels), qui s'est fendue d'un communiqué pour le moins acide à l'attention de Chantal Jouanno. La Ministre des Sports, qui insistait sur le fait qu'"on ne peut pas faire honte à la France et prétendre ensuite rejouer en équipe de France", en a pris pour son grade. "Evra et Ribéry ne sont pas plus coupables que tous ceux qui ont refusé de s'entraîner à Krysna, ce dimanche-là, et que si sanctions il devait y avoir, elles auraient dû frapper l'ensemble des sélectionnés et non quelques-uns d'entre eux", note le syndicat. "Enfin, faut-il rappeler à Mme Jouanno qu'en France, une fois sa peine purgée, on a payé sa dette envers la société? Madame la Ministre des Sports ne semble pas être de cet avis. L'UNFP s'étonne, dès lors, qu'elle puisse siéger au Conseil des ministres à quelques pas d'Alain Juppé, par exemple, condamné à 14 mois de prison avec sursis et à un an d'inéligibilité en 2004 pour "prise illégale d'intérêt"... Comme le maire de Bordeaux, ministre de la Défense, Patrice Evra et Franck Ribéry ont été inéligibles. Ils ne le sont plus. Ce qui vaut pour l'un vaut, justement, pour les autres".
Le parallèle politique-sport
Dans la foulée, Frédéric Thiriez, le président de la LFP, mais également Guy Roux, sont montés au créneau pour s'insurger devant une telle prise de position de la Ministre. "Il n'est pas du tout anormal qu'un ministre des Sports donne son opinion sur les problèmes qui intéressent le sport. Cela étant, je rappelle tout de même que c'est au sélectionneur Laurent Blanc, en lequel j'ai une totale confiance, de savoir quelle est la meilleure équipe au meilleur moment", s'étonnait ainsi le dirigeant à la moustache si singulière.
A peine entrée en fonction, Chantal Jouanno a donc provoqué l'ire de tout le milieu du ballon rond à son encontre, même si cette dernière ne s'est pas faite priée pour en rajouter une petite couche, dimanche soir, sur Canal+. "C'est juste une question de principe et de valeurs. La nouvelle fédération de football était là pour remettre les choses dans l'ordre, dans le droit chemin. Ils ont constaté qu'après le drame en Afrique du Sud, ils ont perdu plus de 8% de licenciés. C'est parce que justement, ils n'ont pas représenté ces valeurs. Remettons les choses dans l'ordre. Faire ce genre de déclarations, de la part du président de la Fédération française de football, je trouve que c'est se tirer une balle dans le pied et surtout tirer une balle dans le pied du sport français et du football tout particulièrement. Nous avons de très beaux talents en France qui n'ont pas sali l'image de la France. Donnons leur leur chance", a ainsi déclaré l'ancienne Secrétaire d'Etat chargé de l'Ecologie.
Pression sur Laurent Blanc?
Voilà donc le fiasco de Knysna remis au goût du jour, et ce alors que Laurent Blanc, propulsé à la tête des Bleus pour tout changer après le (trop) long règne de Raymond Domenech, se démène pour ne plus entendre parler de cette sombre affaire. Reste à savoir dans quel intérêt Chantal Jouanno a décidé de prendre ainsi position sur un problème sportif avant tout, puisque la principale intéressée le reconnaît elle-même: "A part dénoncer, je ne peux rien faire". Mais alors pourquoi s'être donné la peine de relancer le débat?
Pour mettre la pression sur Laurent Blanc, qui doit dévoiler ce jeudi la liste des joueurs appelés à défier la Seleçao en match amical, au Stade de France, le 9 février prochain? Difficile à croire dans la mesure où le "Président" a notamment bien fait comprendre, lors de sa prise de pouvoir, qu'il ne supporterait aucune intrusion de la part des dirigeants de la FFF dans ses choix sportifs. Alors une Ministre des Sports...
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